« Zigenerska ».
Une femme rom prend
la parole

« Je ne sais pas ce que les gens vont dire à la lecture de ce livre mais je sais que ce sera le début d’une longue lutte »
(K. Taikon)

Au cours de l’année 1963, la « question tsigane » selon l’expression de l’époque, ne quitte pas l’actualité. À quelques jours de la sortie de son premier livre Zigenerska / Femme tsigane Katarina interpelle les responsables politiques : « Cela fait 400 ans qu’en Suède, les Tsiganes sont sur la liste d’attente pour des logements ; est-ce que ça sera notre tour bientôt ? »

En mars 1963, un reportage dénonçant les conditions d’habitat des Roms en Suède est diffusé à la télévision. Les baraques en préfabriqué, attribuées aux Roms après-guerre, comme solution provisoire, sont encore le seul logement qui leur soit accordé. En plein hiver les conditions de vie y sont totalement insalubres et le taux de mortalité et de maladies y est élevé.

Camp rom d’Ekstubben, 1963

Dans un des trois terrains surpeuplés de la banlieue de Stockholm, Johan Kalderas déclare : « Ici c’est un camp de concentration, il manque seulement les barbelés ».
Le livre de Katarina arrive à point : c’est la première fois qu’une personne d’origine rom publie un livre sur les conditions de vie en Suède. Dans ce livre Katarina mêle ses souvenirs d’enfance, aux récits des traditions des Roms et exprime sa colère et son indignation face aux discriminations subies par les siens.

C’est ainsi que Katarina commence à informer le grand public notamment en faisant des tournées de conférences dans le pays.

Manifestation pour le droit des Roms – photo Bjorn Langhammer