KATARINA TAIKON

Une pionnière de la lutte pour les droits des Roms en Suède.

Katarina Taikon (1932-1995) a été une pionnière du mouvement des droits civiques des Roms en Suède, menant un combat personnel et politique acharné pendant des décennies. N’ayant pas eu accès à l’école dans son enfance, la militante a appris à lire à l’âge adulte avant de devenir l’un des auteurs de livres pour enfants les plus lus en Suède.

En 1963 elle publie son premier livre Zigenerska récit autobiographique qui dénonce les conditions de vie faites au Roms dans son pays. « Je ne sais pas comment les gens vont réagir à mon livre, tout ce que je sais, c’est que c’est le début d’une longue lutte. » Avec ces mots, Katarina Taikon entame le combat de sa vie, portant sur la scène politique suédoise la lutte contre les discriminations dont sont victimes les siens. Au côté de sa sœur Rosa et d’un petit groupe d’activistes, elle obtient de nombreuses victoires pour l’accès à l’éducation, au logement et au droit d’asile, mais ceci au prix d’un travail épuisant, dans un contexte qui reste toujours empreint d’hostilité et d’incompréhension. Elle réalise alors, que c’est en s’adressant à la jeunesse, qu’elle pourra faire évoluer les mentalités. C’est ainsi qu’elle commence à écrire des livres pour enfants basés sur sa propre vie. La série Katitzi, publiée en treize volumes de 1969 à 1981 devient alors un énorme succès. Toute une génération d’enfants suédois a grandi en lisant Katitzi et six volumes de la collection seront publiés en France, dans La Bibliothèque Rose.

En 2012, la biographie de Lawen Mohtadi traduite en anglais, sous le titre The Day I am free (2019), ainsi que son film Taikon réalisé avec Gellert Tamas en 2015, ont ravivé le souvenir de Katarina Taikon, décédée en 1995 et porté son histoire exemplaire à la connaissance de nouvelles générations.

En 2020 la Médiathèque Matéo Maximoff lui consacrait une exposition. C’est ce parcours que nous vous invitons à découvrir ici.