
L’envol vers une nouvelle vie
En 1948, Arne Sucksdoff, grande figure du cinéma documentaire suédois, décide de tourner dans un campement rom. Il a entendu parler de Katarina et lui propose un rôle dans son film Uppbrott. À ses côtés Rosa et Paul et une centaine d’autres Roms sont embauchés. Le film qui allie lyrisme et réalisme retrace les préparatifs de départ d’une compagnie rom. Uppbrott dont les dialogues sont en langue romani, est considéré comme la première œuvre cinématographique suédoise, rompant avec les images négatives habituellement véhiculées par le cinéma, à propos des Roms.
Cette année-là, Katarina réussit à se libérer des liens de son mariage. À nouveau la kris est convoquée et officialise la séparation des époux.
Katarina, Rosa et Paul sont embauchés pour tourner dans un autre film Singoalla une fiction historique que Katarina qualifiera plus tard de « film pathétique ». En 1952, elle interprète une pièce de théâtre et c’est aussi à cette époque qu’elle reprend les tournées de la fête foraine familiale avec son frère et sa sœur.
Les années 1950 marquent une rupture globale pour l’ensemble de la société : la jeunesse s’émancipe, particulièrement dans le milieu artistique et culturel que fréquente Katarina à cette époque. Dans ses ouvrages autobiographiques, Katarina ne s’étend pas sur cette période préférant parler de la condition des Roms, des difficultés qu’a subies sa famille, puis de son combat de militante.

En 1958, Katarina rencontre le photographe Bjorn Langhammer avec qui elle aura un troisième enfant, Michael. Ils se marient et pendant de longues années partagent une grande complicité intellectuelle et militante.

« Bjorn Langhammer et Katarina Taikon » DR

Björn Langhammer (1933–1986) s’est initié à la photo dans le studio photographique de son père à Jönköping. En 1957, il rencontre Katarina Taikon, qu’il épouse en 1961.
A ses côtés, la vie des Roms en Suède devient le thème central de son œuvre.
Bjorn Langhammer a fait partie de l’équipe éditoriale du magazine « Amé beschás – Zigenaren » forum de la lutte des Roms pour l’égalité des droits. Ses photos ont également été publiées dans les livres de Katarina Taikon, « Zigenerska » et « Zigenare är vi ».
En 1966, Langhammer participe à l’exposition « Zigenskt » à la Bibliothèque nationale de Suède dans le cadre d’une série intitulée « Rom sam » (Nous sommes Roms). Il a fait don des photographies de l’exposition ainsi que d’autres œuvres à la Bibliothèque nationale dans le cadre de l’exposition.
En 2015, l’exposition « A Good Home for Everyone » réunit les œuvres de la photographe Anna Riwkin et de Björn Langhammer au Moderna Museet.